El Hamma de Gabès
Situation Géographique
L’oasis d’El Hamma de Gabès est située à 30 km à l’Ouest de Gabès, sur la route Gabès-Kebili, à une cinquantaine de mètres d’altitude, sur les bords du Chott El Fejej.
C’est l’un des éxutoires naturels de la grande nappe « albienne ». L’oasis compte 3 sources qui, réunies, forment la rivière d’El Hamma. Ces 3 sources sont : Ain El Bordj, Ain Cheriya, et Ain Abdelkader qui sourdent à 300 mètres les unes des autres.
Un petit massif montagneux de 220 mètres d’altitude sépare El Hamma de la ville de Gabès.
Historique de la découverte
Ce sont les auteurs arabes qui, les premiers, ont parlé de Gabès..... « De siècle en siècle les auteurs arabes consacrent des notices, trop brèves pour en connaître l’histoire (des villes), mais assez fréquentes pour en établir la pérennité ». Ces auteurs sont El Bekri au XIème siècle, Idrissi au XII ème siècle, Ibn Battuta. Mais seul, el Hassan Ben Mohamed el Wazzan Ezzayati, connu sous le nom de Léon l’Africain, décrit avec quelques détails El Hamma de Gabès vers le milieu du XVIème siècle.
En effet, cet auteur évoque la source extrêmement chaude qui sourd à un mille et demi de la ville d’El Hamma, et forme le ruisseau qui traverse la ville en son milieu dans de larges canaux. « Sur ces canaux, poursuit-il, existent des bâtiments, sortes de chambres séparées les unes des autres au-dessous du niveau du sol…Quand vous pénétrez dans l’une de ces chambres, l’eau vous va jusqu’au nombril, mais personne n’a le courage d’y entrer parce que l’eau est beaucoup trop chaude… »
Les auteurs occidentaux se sont intéressés au site d’El Hamma de Gabès, dès le XVIIIème siècle.
Ce fut d’abord le Docteur Shaw qui dès 1743 parle « des eaux limpides et transparentes (d’El Hamma) aussi douce que l’eau de pluie.
Vers 1816, le Docteur Frank déplore l’état des bains. Il parle de plusieurs bassins de 12 pieds (4 mètres), à peu près carrés, profonds d’environ 4 pieds et demi (1,50 mètre) avec un banc de pierre au dessous de la surface de l’eau pour la commodité des baigneurs.
Il ajoute même que l’un de ces bains porte le nom de « bain des lépreux ».
Tissot quant à lui, ne trouve plus, à la fin du XIXème siècle qu’un « amas de décombres de vastes piscines construites en blocs de pierre et de marbre, révélant l’emplacement de thermes antiques ».
Toutain fait le même constat.
Guérin relève la présence d’un établissement de bains moderne « divisé intérieurement en plusieurs compartiments qui sont antiques ».
Plus tard, un officier constate que les villages avoisinant les bains ont été construits avec des pierres de taille antiques. Il préconise le déblaiement du borj, qui selon lui, recouvrait encore les thermes antiques.
En 1913, le Docteur Geslin signale une piscine recouverte d’un toit reposant sur 3 colonnes de pierres antiques.
Mais c’est encore Gauckler qui donne la description la plus soignée des lieux thermaux. Il nous a paru intéressant de résumer la description de Gauckler en lui adjoignant des plans qui accompagnent le texte.
Gauckler décrit successivement les installations des 3 sources que sont Ain el Borj, Ain Cheriya, et Ain Sidi Abdelkader. Les vestiges de constructions antiques et les constructions modernes sont intimement mêlés.